Les précurseurs du jeu d'échecs 

Les jeux de stratégie existent depuis que l’Homme est passé de l'état de "chasseur - cueilleur" à celui d'éleveur et artisan, vivant dans des cités, avec des structures politiques et religieuses. Ce n'est pas un hasard, mais la conséquence de ces nouvelles organisations qui ont permis de disposer de temps libres pour la religion et pour le loisir. C’est pourquoi des jeux précurseurs, plus ou moins proche des échecs sont nés dans toutes les premières cités de l'humanité .

Le Senet    Égypte (-3500 av JC)

Le jeu de senet est un jeu de plateau de l’ancienne Égypte. Les premières traces de ce jeu datent de la période pré dynastique et de la première dynastie (entre 3500 et 3100 avant J.C.). Une peinture murale du tombeau de Hesyrê (IIIe dynastie : env. 2686-2613 avant Jésus-Christ) constitue le vestige le plus connu du senet.

On en a par ailleurs découvert beaucoup d'autres, qui datent des dynasties ultérieures et plusieurs plateaux, dont certains dans un état de conservation remarquable, accompagnés de pions et de bâtonnets servant de dés. Un des plus beau est probablement celui trouvé dans la tombe de Touktenkak-Hamon qui est exposé aujourd'hui au musée du Caire.

Vous pouvez également voir de beaux exemplaire de ce jeu au Musée du Louvre.

Très populaire, ce jeu semble avoir été pratiqué par toutes les couches de la société. Dans la vallée des rois, on a retrouvé dans les habitations des ouvriers qui construisaient les tombes royales, de nombreux exemplaires de ce jeux populaires. Malgré cela, aucun des papyrus retrouvés ne nous indique avec exactitude comment on y jouait. Ce jeu avait probablement une connotation religieuse en relation avec le livre des morts. Il s’est répandu en Méditerranée, particulièrement à Chypre et en Crête, en perdant, au passage, son aspect religieux.

Le Jeu d’Ur

Mésopotamie (Irak) - 2600 av JC
Découvert en 1920 par l’archéologue anglais sir léonard Woolley lors des fouilles des sépultures royales d’Ur en Mésopotamie (Irak actuelle), ce jeu reste l’un des plus prestigieux de l’antiquité par la beauté de son plateau. Il semble avoir été joué par les classes supérieures de la société sumérienne. Datant de plus de 4500 ans, il est un jeu de parcours raisonné se jouant avec des dés.

Le jeu de 58 trous

C'est le premier des jeux de pique, remarquable par son esthétique.

 Le jeu de vingt cases

Mésopotamie (Irak) -  1500 av JC
Le vingt cases, autrefois appelé Tau (jeu des voleurs), est né en Mésopotamie (ressemblance avec le jeu royal d’Ur), c’est en Egypte que l’on trouve le plus de traces de ce jeu, souvent au dos d’un jeu de senet. il se serait répandu en Egypte au cours de la xviii° dynastie

Le Zatrikion de Knossos

Découvert dans le palais de Knossos en Crête, ce jeu unique en son genre est un jeu de plateau richement orné d'or de verre coloré et de pierres. Il était surement destiné à un grand personnage compte tenu de la richesse de sa décoration. On ne connait pas ses règles, mais il se jouait avec des pièces de formes coniques, avec des dés.

Le Petteia

Grèce ( - 500 av JC)
C’est, probablement le premier jeu de plateau à 64 cases. Ce jeu de stratégie ne devait rien au hasard et demandait réflexion et expérience pour atteindre un bon niveau. Très répandu, il est cité par les grands auteurs grecs tel que Platon et Aristote. Comme pour le jeux de senet, le plus connu des représentation du jeu de Petteia est un vase conservé au Vatican qui représente Ajax et  Achille jouant un jeu de plateau, probablement un jeu de Petteia.

Populaire, il accompagna  les soldats lors des conquêtes d’Alexandre le grand, qui le menèrent jusqu’en Inde (-330 av JC).

Le Ludus duodecim scriptorum

Rome (Italie) - 100 av JC
Il existait, dans l’empire romain, plusieurs jeux de plateau. Les plus connus étaient le  Latrunculi, se jouant avec des dés sur un plateau  de trois rangées de vingt cases et le Ludus duodecim scriptorum se jouant sur un plateau de 64 cases, chaque joueur ayant 16 soldats et un « Dux ». Il se jouait sans dés, en positionnant d’abord les pièces sur le plateau et, ensuite, en les déplaçant.

Le Chaturanga

Inde (500 ap JC)

Ce jeu est probablement le plus proche ancêtre du jeu d'échecs. Mais en quoi se distingue-t-il de son illustre descendant ?
Chaturanga est un terme sanscrit signifiant quatre. Il représentait les quatre corps de l’armée d’alors, le char, la cavalerie, l’éléphant et l’infanterie. Il se jouait à deux ou à quatre, sur un plateau de 64 cases, avec des dés et donnait lieu à des paris. Les premiers texte le mentionnant datent de Chosroe-I Annshiravan (531-579), mais ce jeu est certainement plus ancien, dérivé de L’Ashtapada, jeu de poursuite du IIième siècle.

Pour l’anecdote, on conte que le chaturanga fut inventé par le philosophe Sissa, conseiller du roi Bathait qui s’ennuyait. Pour le remercier le roi lui demanda s ce qu’il voulait. L’intelligent conseiller lui demanda du blé en suivant la règle de multiplication suivante: sur la première case de l’échiquier on pose 1 grains de blé, sur la deuxième case 2 grains de blé, sur la troisième 4 grains et ainsi de suite. Le roi demanda à son intendant de faire le nécessaire. Le lendemain l’intendant revint en disant au roi que tout le blé du pays n’y suffirait pas. Il avait raison, la demande de Sissa représentait 18 446 744 073 709 551 615 grains. Le roi était malin et dit à Sissa que sa demande serait exhaussée s’il comptait lui même les grains de blé.