Les jeux français

Depuis son introduction en Europe d'une part provenant du monde musulman et d'autre part par les pays nordiques, le jeu d'échecs s'est répandu en France dans un premier temps chez la noblesse. Les jeux les plus anciens appartenaient au roi et aux seigneurs.

Au 18ième siècle, le jeu d’échecs se démocratise, grâce au développement des publications, livres et journaux et à l’émergence d’un nouveau lieu de rencontre, moins élitiste que les salons, le café. Pendant le siècle des lumières la production de jeu d’échecs en France sera très développée du fait de l’engouement sans précédent que le jeu aura à cette période. Il y aura deux type de production, d’une part les jeux en ivoire et en os produit a Dieppe et à Paris et d’autre par les production des tabletteries de Paris et la région Parisienne, des tabletteries de Lyon et des régions avoisinantes, principalement le Jura. Les jeux en ivoire de Paris sont des pièces de prestige, souvent cadeaux officiels, réalisés par des grands noms de la tabletterie, comme Martin Biennais, connu pour ses objets de luxe, dont Bonaparte sera un fidèle client. Les jeux de Dieppe furent produits en plus grands nombre pour une clientèle française, mais surtout anglaises qui appréciait beaucoup le travail des artisans dieppois. C’est d’ailleurs pourquoi il est plus facile de trouver ces jeux au Royaume Uni qu’en France. Les jeux de piques sont un cas particulier, car ils ont été produit en même temps que les jeux de jonchets et parfois servaient aussi bien à l’un qu’à l’autre jeu. Ils furent produit au 18ième siècle sur les pontons et dans les tabletteries de Paris. Au 19ième siècle on ne trouvera pratiquement plus de jeu de pique mais uniquement des jonchets. Tous les autres jeux furent des productions des tabletterie et partage un point commun qui est la forme ovoïde des pièces, caractéristique du style français. On retrouvera cette forme, inspirée d’une forme italienne, dès la fin du 17ième siècle dans les jeux de style Directoire, Régence, Lyon et Phrygien. Ces styles se répandront dans toute l’Europe et feront référence pendant plus d’un siècle jusqu’à l’avènement du Staunton.
Le style est caractéristique des jeux fabriqués pour les premiers cafés où l’on jouait aux échecs dès la fin du 17ième siècle, le Procope ouvert en 1695 et le café de la Place du Palais-Royal fondé en 1681, puis rebaptisé, au plus tôt en 1715, pour devenir café de la Régence. Le style le plus ancien, le Procope sera très vite remplacé par le style Directoire et puis par le style Régence qui s’imposera comme le style français, encore produit de nos jours dans de nombreux pays alors que les autres styles français ont disparu. La révolution française verra pour une période très courte des jeux ou les couronne de rois et des reines ont disparu pour se conformer à l’esprit révolutionnaire et éviter aux producteurs de jeux de se retrouver à la guillotine ce qui était assez facile dans ces époques troublées. Les jeux de Dieppe continueront à bénéficier des faveurs des amateurs jusqu’à l’apparition des matériaux de synthèse, beaucoup moins chers au milieu du 19ième siècle, qui marquera le point de départ du déclin de l’artisanat de la tabletterie. Enfin le style Lyon est peu connu dans son histoire et mériterai une recherche approfondie dans les archives lyonnaises. On connaît trois déclinaisons de ce style, le Lyon classique, le Lyon inversé et plus rare le Phrygien. Tous les trois sont bien sûr caractérisé par les balustrades qui les décorent.

Voici un aperçu des jeux français à travers les âges.

Jeux historiques

Jeux régence

Jeu de style Dieppe

Jeux directoire

Jeux de style Lyon

jeux des manufactures

Jeu Phrygien

 

Jeu de style Philidor

Jeu de l'encyclopédie Diderot et d'Alembert

Jeu en Fayence de Rouen

Jeux contemporains